- seriner
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seriner [ s(ə)rine ] v. tr. <conjug. : 1>1 ♦ Instruire (un oiseau), lui apprendre un air, à l'aide d'un petit orgue mécanique appelé serinette(n. f.).2 ♦ (1831) Fig. et cour. Répéter continuellement (une chose) à qqn pour faire apprendre. « ils leur serinèrent les premières fables de La Fontaine » (Flaubert). — Par ext. Seriner qqn, l'importuner par une répétition fastidieuse. Tu me serines à la fin !
● seriner verbe transitif (de serin) Instruire un serin, un oiseau, avec la serinette ; jouer sur la serinette. Familier. Répéter inlassablement quelque chose à quelqu'un : Seriner des conseils à un enfant. ● seriner (homonymes) verbe transitif (de serin) ● seriner (synonymes) verbe transitif (de serin) Familier. Répéter inlassablement quelque chose à quelqu'unSynonymes :- rabâcher (familier)serinerv. tr. Fig. Faire apprendre (une chose) en la répétant. Seriner une leçon à un enfant.⇒SERINER, verbe trans.A. — 1. Seriner un oiseau. Apprendre à chanter à un oiseau. Le bourgeois (...) interrompant une quittance de loyer pour seriner un canari (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 108). Sa maîtresse (...) dont le parlage ne le choquait pas plus que les notes d'un oiseau qu'on n'a pas seriné (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p. 219).2. Seriner un air à un oiseau. Apprendre un air à un oiseau. Seriner un air à son serin (Lar. 19e).B. — P. anal., fam. Apprendre quelque chose à quelqu'un en le lui répétant souvent.1. Seriner qqn. Il s'agit de lui (...) tracer un plan de conduite (...). Avant son interrogatoire il doit avoir été seriné (BALZAC, Splend. et mis., 1846, p. 381). Tout à fait extraordinaire (...) le besoin qu'il [un acteur] a d'être seriné par un directeur, par un metteur en scène (GONCOURT, Journal, 1885, p. 421).— P. méton.♦ Endoctriner. Ta femme a bien aidé à notre refroidissement; elle était serinée par sa mère, à qui elle écrivait deux lettres dans la semaine (BALZAC, Contrat mariage, 1835, p. 343).♦ Importuner en répétant souvent la même chose. Écoute, Babette, laisse-la faire ses cours. Ne nous serine pas avec tes questions (Y. HUREAUX, La Prof, 1972, p. 198 ds ROB. 1985).2. Seriner qqc. à qqn. Seriner les déclinaisons latines à des élèves. Il m'a seriné mon rôle (...) j'ai mis du temps à l'apprendre, parce que je ne suis pas très-forte sur la mémoire (KOCK, Compagn. Truffe, 1861, p. 117). Cette pauvre petite qui me serine ma danse depuis une heure un quart, je ne voudrais pas être à sa place! (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 153). V. dixième ex. 3.♦ Rare. [Avec une complétive] C'est cependant un phénomène singulier qu'un garçon de vingt ans (...) se sente subitement une conviction royaliste — alors qu'on lui a seriné, à l'école ou au lycée, qu'il n'y aura jamais plus de roi (L. DAUDET, Vers le roi, 1920, p. 110).— P. ext. Répéter, émettre souvent. Un poste de radio (...), après avoir seriné en sourdine des mélodies sentimentales, annonça que (...) la peste avait fait cent trente-sept victimes (CAMUS, Peste, 1947, p. 1338). Contre les notions vagues et synthétiques qu'on nous serinait, soir et matin (...), il nous fallait [pendant l'occupation] réveiller le vieil esprit d'analyse seul capable de les mettre en pièces (SARTRE, Sit. II, 1948, p. 258).Prononc. et Orth.:[
], (il) serine [
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1555 « chanter agréablement (en parlant des oiseaux) » (P. BELON, Nature des oyseaux, 354 ds R. Philol. fr. t. 43, p. 202), attest. isolée; b) 1808 « instruire un oiseau au moyen de la serinette » (BOISTE); 2. 1831 « répéter souvent quelque chose à quelqu'un » (SUE, Atar-Gull, p. 17). Dér. de serin; dés. -er. Fréq. abs. littér.:40.DÉR. Serinage, subst. masc., fam. Action d'apprendre quelque chose à quelqu'un en le lui répétant souvent. Aucun serinage, aucune dure école n'ont pu enseigner à ce faune-enfant [un jeune artiste] l'art de marteler les mots (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 60). — [
]. — 1re attest. 1867 (A. AZEVEDO, Opinion nationale, 2 avr. ds LITTRÉ Suppl.); de seriner, suff. -age.seriner [s(ə)ʀine] v. tr.ÉTYM. 1808; « chanter comme un oiseau », 1555, attestation isolée; de serin.❖1 Apprendre (un air) à un serin, un oiseau en le répétant avec la serinette. || Seriner un air à un oiseau.2 (1842). Fig., cour. Répéter continuellement (une chose) à qqn pour (la) lui faire apprendre. || Des pensionnaires étrangères (cit. 5) à qui elle serine un peu de français.1 Rien n'est stupide comme de faire apprendre par cœur; cependant si on n'exerce pas la mémoire, elle s'atrophiera, et ils leur serinèrent les premières fables de La Fontaine.Flaubert, Bouvard et Pécuchet, X.2 Cela se passait dans une cave située sous le Café. Un pianiste, vaguement compositeur, serinait de vieux airs à des candidats faméliques.Edmonde Charles-Roux, l'Irrégulière, p. 138.1 Faire apprendre à (un oiseau) des airs. || Seriner un oiseau.3 Il prenait sa maîtresse comme elle était, et pour ce qu'elle était, une bête charmante, dont le parlage ne le choquait pas plus que les notes d'un oiseau qu'on n'a pas seriné.Ed. et J. de Goncourt, Manette Salomon, p. 219.2 Par ext. || Seriner qqn, lui répéter souvent la même chose; spécialt, l'ennuyer, l'importuner par une répétition fastidieuse. || Tu nous serines avec ton refrain.4 Ce qui nous frappe surtout, c'est le long ânonnement que les acteurs mettent à dire. Ils commencent à répéter, à réciter un peu comme des enfants. On sent le besoin qu'ils ont d'être serinés, montés, chauffés.Ed. et J. de Goncourt, Journal, 10 nov. 1865, t. II, p. 248.5 Écoute, Babette, laisse-la faire ses cours. Ne nous serine pas avec tes questions.Yanny Hureaux, la Prof, p. 198.❖DÉR. Serinage.
Encyclopédie Universelle. 2012.